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Didier K. Expérience
17 août 2020

Comme Un Voyage Initiatique (Israël 1999) - E.4/14

Voyage 1

Mercredi 20 janvier. Je me réveille avec le soleil, vers 08h. Je me sens toujours bien… Je remarque que quelqu’un dort dans le lit en face du mien, ce voyageur a dû arriver dans la nuit sans faire de bruit. Je me lève doucement, je prends mes affaires de toilette et direction la douche. A mon retour le gars dort toujours. Je m’habille tout en rangeant mes affaires, je ne suis pas pressé, mais je ne veux plus rester à Tel-Aviv… Au moment où je m’apprête à quitter la chambre, le gars se lève d’un bond et me salue « good morning, please what time is it ? »

Je réponds puis lui je demande en anglais d’où il vient et on s’aperçoit qu’on est français tous les deux. On fait les présentations, il s’appelle Éric et il est parisien.

 -          Tu sais comment faire pour prendre un petit dej ?

-           Oui, il y a des bars sur la plage, ils sont ouverts à cette heure-ci.

-            Es-tu pressé ?

-           Pas plus que ça, mais je pars pour Jérusalem, je ne veux pas rater le bus de ce matin.

Il s’habille en trente secondes et me propose de prendre un petit dèj’, ça tombe bien, j’avais faim. Je laisse mon sac et nous sortons prendre un thé avec des gâteaux dans le premier bar sur le sable près de l’hôtel Hilton. Ce gars me parait très sympa, nous avons le même âge.

 -          Ça te dérange si on part ensemble pour Jérusalem ?

-           Pas de problème ! Mais tu dois faire ton sac en vitesse parce que le bus ne nous attendra pas.

On avale le thé : c’est décidé on fera un bout de chemin ensemble… Il ne prend pas le temps de se laver. Il fait son sac, paie sa nuit, puis nous partons pour la gare routière, central bus station ou « tahana mercazit » en hébreu. Le bus n°4 nous emmene vers la plus grande gare routière du monde.

Les vacances prenent un nouveau tournant avec l’arrivée d’Éric et notre départ pour Jérusalem. Il est bavard et intéressant, assurément, une bonne rencontre. Il y a toujours des gens qui veulent partager un bout de voyage, et qui se révèlent être de vrais parasites ou de purs crétins insupportables, mais là, tout se passe vraiment bien…

10h. Cette gare routière est impressionnante, sur plusieurs niveaux, des centaines de bus et autant de quais d’embarquements. On demande notre chemin à un soldat, le quai du bus n°405 : il nous indique le guichet ou acheter notre ticket, cool… Nous apprenons, déçus, que le bus ne part pas avant 12h30. Comme on a deux bonnes heures à perdre, on en profite pour faire plus ample connaissance. Il travaille au Comité d’Entreprise de la Marine à Paris, il me montre sa carte militaire pour me le prouver. Ce type est vraiment marrant, je partage mon voyage avec un militaire français en vacances.

 Enfin, l’heure du départ arrive, je remarque en entrant dans le bus, que le chauffeur a une arme à la ceinture et qu’un jeune soldat armé d’un fusil mitrailleur occupe une place. Le bus est à moitié vide, l’atmosphère est plutôt calme et désinvolte. Nous sortons rapidement de Tel-Aviv, puis l’autoroute pour la Ville Sainte… La route est sinueuse, plus d’une heure de voyage pour seulement soixante kilomètres. Cet espace représente la largeur la plus mince du pays. On fait un arrêt à mi-chemin pour prendre un contrôleur. On traverse une forêt de sapins où il reste des carcasses calcinées de blindés abandonnés depuis des lustres… Je suis vraiment excité par l’idée de voir Jérusalem. Il y a des endroits dans le monde dont on connaît les contours pour les avoir vus mille fois en photos ou à la télévision : les chutes du Niagara, la tour de Pise ou les pyramides. Des endroits familiers sans vraiment l’être. Je commence à planer sérieusement.

La vérité est parfois décevante, et la réalité, souvent d’une banalité à pleurer. Cependant, j’espére ne pas être déçu par ce que je vais voir. Le voyage se passe fort bien. 

Nous arrivons à la gare routière de Jérusalem, pratiquement au centre des deux parties de la ville. Éric et moi sommes surpris par les buildings et les Mac Do : on ne s’y attendait pas. D’après nos guides, il y a un maximum d’auberges de jeunesses près de la Porte de Damas. Un passant nous indique l’arrêt de bus n°19 pour Damascus Gate… Si Tel-Aviv est construite sur du plat, Jérusalem se trouve sur une hauteur entourée de collines. Le bus traverse la ville en montant et descendant tout le temps. On traverse le quartier des Juifs Orthodoxes de Mea She’Arim qui est près de la vieille ville, pour enfin arriver devant la Porte de Damas et les remparts.

Devant mes yeux, le choc.

C’est par cette porte que Jésus est entré dans la ville, assis sur un âne, il y a deux mille ans. C'est là aussi ma vraie première rencontre avec les Arabes. Éric partage mon émerveillement. En une fraction de seconde, on décide de rester à Jérusalem-Est « la dangereuse » : je suis attiré comme un aimant… Je range mon guide au fond de mon sac. Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que je suis à l’étranger, je me sens invulnérable, rien ne peut m’arriver. C’était peut-être de l’inconscience, mais je ne voulais pas regretter de ne pas l’avoir fait… 

 

Didier Kalionian - le Blog Imaginaire (c) 2001 - 2019

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