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Didier K. Expérience
3 février 2019

Némésis - E.3/35

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J’étais un peu inquiète dans le taxi, mais Cheval Fou a été correct… J’adore rentrer en voiture la nuit dans Paris. La circulation y est fluide et les rues sont calmes. Les réverbères éclairent juste ce qu’il faut : je pense que le jour devrait y être définitivement interdit.

Le trajet de Bastille à Belleville a été plutôt rapide, mais suffisamment long pour que Cheval Fou se transforme en Cheval Flou : il s’endort, à peine installé dans le taxi. D’habitude, je me fais peloter tout le long du trajet, mais là, rien du tout. Heureusement, il se réveille à temps pour payer la note.

Le jour commence à pointer pendant que mon rimmel coule, j’ai les cheveux collés, je pue la sueur. Mon Cheval Fou est dans un état proche de la décomposition chimique. Je propose de faire couler un café, mais lui, souhaiterait prendre une douche. Waouh ! là, je crois que j’ai trouvé la perle rare : il veut se laver avant de me baiser, me dis-je.

On se glisse tous les deux dans la douche, l’eau tiède nous fait un bien fou, instantanément. J’entreprends de le laver, de frotter son torse poilu avec moult savon, il en profite pour faire pareil avec mes seins, puis il me lave les cheveux. Pendant ce temps, je m’occupe de ses parties, qu’il me laisse tripoter dans tous les sens. On s’embrasse longuement sous l’eau chaude, il bande, je crois qu’on est prêt à passer aux choses sérieuses… Pour autant, il ne dit rien. Pour l’instant, il préfèrerait qu’on se lave les dents et qu’on change d’haleine. C’est vrai que le mélange, clopes, alcool, café, n’est pas top.

Je n’ose pas lui proposer un café, maintenant qu’il a les dents propres. J’espère qu’il ne veut pas dormir en pyjama, non plus.

Je lui montre la chambre, je défais le lit. Je sors deux préservatifs que je dispose sur la table de nuit. J’en mets deux, parce que j’espère bien une longue chevauchée.

-          Excuse-moi ! mais je suis trop crevé pour faire quoique ce soit. Il faut que je dorme d’abord. Tu ne m’en veux pas ?

-          Euh… Non ! Bien sûr ! Je préfère que tu sois en forme. Dans ce cas, tu me mettras une double dose. Je compte sur toi !

-          Promis, Eileen !

On s’allonge l’un à côté de l’autre, et on s’endort quasiment en même temps : Putain que je suis bien.

Sur les coups de midi, j’ouvre un œil. La lumière du jour passe dans les lattes des volets et me blesse la pupille. Je me retourne pour éviter de l’avoir dans les yeux : quel bonheur de voir que mon Cheval Fou est toujours là. Du coup, comme je suis réveillée, je me dis qu’il est temps de passer à l’attaque de la diligence. J’entreprends de réveiller la bête, délicatement, d’abord je pratique un va-et-vient avec une main, mais Cheval Fou s’appelle encore pour l’instant, Cheval Mou… Dans ces cas-là, je pense toujours à la phrase de Sarkozy, qui a dit un jour, « qu’il fallait savoir arrêter une grève », ouais je sais, ça n’a rien à voir mais ça m’amuse ! Donc, je décide de passer aux choses sérieuses. Je descends vers le bas du lit et j’attaque la fellation de front : mon homme se raidit en même temps qu’il se réveille. Il enfile un préservatif et me saute dessus ; il n’a pas usurpé son surnom : quelle cavalcade ! Je suis comblée.

Il a rempli les deux préservatifs, et lui aussi est comblé : les deux séances valent bien deux heures de sport. Il a joui et il m’a fait jouir comme il faut : quel homme !

Je le regarde attentivement et je me dis : « Qu’est-ce que je suis contente ! »

-          Je boirais bien un café, pas toi ?

-          J’en boirais bien des litres, et j’ai envie de fumer, dit-il.

-          Help yourself ! Ouvre la fenêtre et fume, je te rejoins dès que j’ai mis la cafetière en route. Moi aussi, je m’en grillerais bien une petite.

Il fume des Camel light, il m’en propose une. Même light, c’est encore trop fort pour moi, mais j’apprécie. Il regarde mes disques, il s’aperçoit que j’ai une bonne collection de vinyls : il est épaté.

-          Tu n’écoutes que du gothique, toi ?

-          Principalement, oui ! Et toi ?

-          Moi, c’est plutôt de l’Indus, j’adore Ministry et N.I.N, mais j’écoute pas mal de metal. J’adore Metallica et Motörhead, par exemple.

Je ne peux m’empêcher de faire la moue : je déteste le metal, et généralement, les métalleux sont d’insupportables connards. J’espère me tromper. Cependant, j’aime bien Ministry et N.I.N : on a ça en commun, c’est déjà ça !

Puis, il me pose la question qui tue.

-          Tu as quel âge ?

Je refais la moue. C’est toujours délicat de répondre à ça.

-          J’ai cinquante ans, dis-je calmement.

-          Waouh ! Tu ne les fais carrément pas. Je te donnais plutôt quarante… Et moi, tu me donnes combien ?

-          Je dirai que tu as dans les quarante, peut-être un peu plus, non ?

-          J’ai trente-huit ans.

Ooops ! je me mords la langue. Cette fois-ci, c’est moi qui déconne. J’essaie de me rattraper.

-          C’est à cause des cheveux longs et de ton bouc. Ça te vieillit un peu ; sinon, oui, tu fais bien tes trente-huit ans.

Il rit… Cependant, je réalise que je me suis tapée un mec de douze ans, plus jeune que moi : là, c’est l’exploit. Ça ne m’était pas arrivée depuis… euh ! des siècles !

-          Et c’est quoi ton vrai prénom ? Jean Claude ? Léopold ? Georges ?

-          Non, c’est Romain, tout bêtement, dit-il en riant.

-          Moi, c’est Hélène ! Eileen, en celtique. Et pourquoi, « Cheval Fou » ?

-          Au départ, c’était Crazy Horse, mais la plupart des gens ne comprenait pas que c’était le prénom d’un chef rebelle sioux, ni le rapport avec les cheveux longs, alors qu’il est tatoué sur mon bras. Alors, j’ai changé en français et ça sonne plutôt bien, non ?

Hélène et Romain ! Ah ça casse le mythe, hein ! C’est largement moins bien que Eileen et Cheval Fou…

On savoure notre café clope croissants. Je le regarde et je réfléchis : il a passé le troisième test avec mention très bien, et maintenant, il est en train de passer le quatrième. Il me plait et j’ai envie de poursuivre avec lui. Je crois que je veux le revoir… Je tire longuement sur ma clope avant de lui poser la question.

-          Tu me laisses ton numéro de téléphone ?

-          Carrément !

Là, j’éclate de rire, tellement je suis contente.

Didier Kalionian - Le Blog Imaginaire (c) 2018

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