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Didier K. Expérience
23 août 2020

Comme Un Voyage Initiatique (Israël 1999) - E.10/14

 

Voyage 1

Le van nous dépose près du mont des oliviers, appelé aussi Golgotha ou le mont du crâne, derrière la mosquée du Dôme. Ce qui est surprenant, c'est qu'il n’y a rien à voir ! C'est juste une colline d’herbes avec quelques arbres d’où l’on domine toute la vielle ville du côté arabe. Je fais de belles photos du Dôme et du cimetière juif… Le van nous emporte une dernière fois et nous lâche près de la Porte de Damas. Les Québécois veulent absolument rentrer prendre une douche et se reposer… Éric et moi avons encore faim et on profite de leur départ pour faire un petit tour en ville, sans eux. Malgré l'heure du jeûne qui approche (ramadan), les vendeurs de falafels sont encore ouverts à cette heure-là. On se prend un petit falafel, des oranges, des gâteaux arabes et un coca qu’on va déguster sur les marches devant la Porte. Il fait super bon, pas beaucoup de monde dans le souk car les gens font leurs courses en prévision de la rupture du jeûne et le repas du soir. Il y a tout un tas de vendeurs ambulants devant la Porte, à l’extérieur de la vieille ville.

Une jeep de la police israélienne arrive toutes sirènes hurlantes, des policiers sortent en courant, le fusil à la main et se dirigent vers un vendeur de livres ambulant qui a installé sa marchandise sur des cartons. Les deux policiers le saisissent et l’embarquent de force en courant. Deux autres jeeps arrivent quelques secondes après, les policiers se comportent de la même façon. Tous ceux qui sont assis sur les marches se lèvent d’un seul coup. Éric, moi et d’autres touristes sommes paniqués. La foule commence à se masser devant le spectacle, le vendeur ne se laissant pas faire, les policiers braquent leurs armes sur la foule, où nous sommes. Je vois clairement les fusils M-16 avec chargeurs engagés. Par réflexe, on recule tous de plusieurs mètres. L’incident ne dure que quelques minutes. Personne ne semble avoir peur, moi si. Les policiers hurlent des ordres dans leurs haut-parleurs et nous demandent de nous disperser. On est vraiment surpris de ce qu’on vient de voir.

On décide d’aller faire un tour loin des policiers et des problèmes. Malgré que l’après-midi soit bien entamé, on décide de visiter le Dôme du Rocher. Après le Mur et le Saint Sépulcre, on ne peut pas ne pas y aller, mais c'est encore une visite à caractère religieux… On descend tranquillement vers l’une des portes d’entrée quand deux policiers, qui sont assis devant la porte, nous arrêtent et nous expliquent qu’on ne peut pas entrer. On s’approche quand même de l’entrée, on parlemente avec le gardien palestinien, on lui explique qu’on est français, qu’on veut faire des photos, et qu’on ne restera pas longtemps. Rien à faire, les deux policiers ne veulent pas nous laisser passer, mais ils nous autorisent à franchir l’entrée juste pour prendre des photos du Dôme. C’est satisfaisant pour le moment, mais je suis quand même un peu déçu. Le gardien nous dit de revenir pour le lendemain, qu’il n’y aura pas de problème ce vendredi pour la visite du Rocher.

On continue la visite de la vieille ville en passant dans le quartier arabe et le quartier arménien.

La ville est entourée de remparts et une rue nouvellement pavée, longe ces remparts. Un type nous suit depuis qu’on est dans la rue, dans le quartier juif. Il finit par nous aborder  

-          Je peux vous aider si vous voulez, je peux vous accompagner au Tombeau de David et vous faire la visite avec les explications ?  Dit-il en français.

Le Tombeau se trouvait dans un petit bâtiment prêt des remparts.

-          Oui, pourquoi pas ! dis-je.

Il nous emmene en nous expliquant des tas de choses incompréhensibles, pseudo-historiques, dans un français charabia : la visite ne durera que cinq minutes. On fait des photos pour nous occuper et il nous extorque vingt shekels. On s’est fait avoir comme de vulgaires touristes américains… Si le Tombeau du Christ est vide, le Tombeau de David l'est peut-être aussi, mais personne ne le sait ou ne veut le savoir. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence des autres sites, celui-là peut coûter de l’argent et il n’y a vraiment rien à voir. Juste un sarcophage recouvert d’un velours noir frappé d’une étoile de David dorée. En sortant, on s’est dit qu’on ne nous y reprendra plus. En plus du Tombeau de David, il y a la Tour de David, c’est à dire les restes d’une petite citadelle qui protège l’entrée de Jérusalem près de la Porte de Damas. La citadelle a été entièrement retapée, c’est un beau monument qu’on peut visiter, la Tour qui daterait du Roi David n’est rien d’autre qu’un donjon carré inclut dans les restes d’une forteresse ottomane… Du sommet, on a une vue imprenable sur la vieille ville, sur les toits, les mosquées, les églises et bien sur le Dôme. C'est également, le meilleur moyen de faire des photos d’ensemble de la ville nouvelle.

On se dirige ensuite, vers le cimetière juif de Jérusalem qui se trouve à l’extérieur de la vieille ville, mais du côté arabe et chrétien. C’est le plus grand cimetière juif au monde, il recouvre toute une colline de blocs de pierres blanches, sans nom ni distinction, on dirait presque une carrière. Des soldats protègent le site en permanence. 

On continue notre tour de la vieille ville sans se presser. On fait discrètement des photos de soldats israéliens près de la mosquée d’Omar, ils sont nonchalamment installés contre un mur, à l’ombre, le fusil en bandoulière. Malgré tout, le fait de voir ces soldats nous rassure, même s’il ne se passe rien. Après réflexion, l’arrestation musclée qu’on a vu nous a surpris, mais pas tant choquée, car il ne s’est rien passé de grave.

En ce qui concerne les Palestiniens, ils nous paraissent tout à fait tranquilles. Les images de population surexcitée brûlant des drapeaux américains et israéliens nous semblent plus qu’improbables. On peut se promener tranquillement dans le souk et dans toute la vieille ville sans problème en croisant des centaines de touristes de toutes nationalités, qui font le chemin de croix. On éprouve un véritable sentiment de paix et de sécurité. Il est vrai que je suis sur un nuage et que tout me parait beau…

Avec Éric, on décide de rentrer au Tabasco prendre une douche et de se reposer un peu avant de ressortir le soir. D’un commun accord, on décide également d’éviter les Québécois, qu’on a un peu trop vus.

 

Didier Kalionian - Le Blog Imaginaire (c) 2001 - 2019

(Si cette histoire vous a plu, n’oubliez pas de liker. Merci. Retrouvez la communauté des lecteurs sur Facebook, DKalionian BlogImaginaire)

 

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Commentaires
L
Ton voyage initiatique me manque... Tu repars quand pour d'autres aventures dans ces pays riches d'histoire..
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Didier K. Expérience
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