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Didier K. Expérience
15 août 2020

Comme Un Voyage Initiatique (Israël 1999) - E.2/14

 

Voyage 1

Après une bonne heure de route et d’embouteillage, on arrive enfin. Le centre-ville se trouve être en front de mer, la plage est bordée de buildings et de tours de verre. J'ai l'impression d'être à Miami.

Les palmiers nous accueillent, le ciel est encore bleu mais il fait vraiment frais maintenant, on est quand même en janvier. Le chauffeur nous fait signe de descendre, tous les chauffeurs de bus connaissent cette adresse, l’arrêt de bus se trouve sous l’hôtel : pratique.

Le Gordon Youth Hostel est une adresse incontournable à Tel-Aviv, c’est l’auberge de jeunesse la moins chère de la ville. On y rencontre tout un tas de gens venu du monde entier.

Nous sommes accueillis par un jeune gars, blond aux yeux bleus, pas du tout le type israélien ou oriental.

En fait, il n’y a pas de type israélien, mais plusieurs. Ce pays est un melting-pot de tous les types existant dans le monde. Il suffit d’être juif et ça passe. Ce gars parle un anglais impeccable, bien différent du mien… Nous sommes séparés, les garçons ensemble au deuxième étage et les filles ensemble, au premier. On décide de se retrouver dehors dans une trentaine de minutes, le temps de défaire les sacs et de prendre une douche. On m’attribue un lit et une couverture, par chance j’ai pris mon sac de couchage. Je ne serais pas tout seul dans la chambre, nous devrions être quatre. J’ai connu des dortoirs de dix-huit personnes et celui-là semble vivable, même si je remarque qu’il n’y a pas de radiateurs. Les autres occupants de la chambre ne sont pas là, je peux m’installer tranquillement. C’est une petite chambre carrée avec trois lits superposés dont deux seraient occupés, une large porte-fenêtre, qui ferme mal, et qui donne sur un balcon en béton brut avec vue sur la mer. Je finis de m’installer, j’aperçois Rowyna dehors, qui m’attend. Je file, je finirais de ranger plus tard. Tant pis pour la douche.

Il fait nuit noire et il est à peine 19h, je lui propose d’aller prendre un verre ou d’aller manger un petit quelque chose : j’ai horriblement faim. On se dirige vers l’avenue Allenby, l’artère principale de la ville, par chance nous n’en sommes pas très loin. Là, nous avons l’embarras du choix. Je lui propose d’entrer dans une échoppe qui ressemble plus à un fantasme oriental qu’a un restaurant, mais je suis ravi. Je vais essayer un plat tout à fait typique en Israël : le falafel. Des boulettes de pois chiche frites avec du choux rouge, des tranches de tomates, de la crème fraîche, des aubergines cuite à l’huile, le tout dans un petit pain rond. C’est un sandwich et le plat national israélien, et c’est ce qui me nourrira midi et soir durant cette semaine. D’après ce que j’ai pu lire dans les guides touristiques, ce serait plutôt libanais. Le patron m’invite à me servir et à en reprendre, je le remercie chaudement, je suis totalement ravi, j’ai complètement oublié les fous de l’avion. Les Israéliens sont aussi serviables que les autres peuples, le reste n’est que mythologie ou infamie… Je remarque les portraits de Yitzhak Rabbin et de Golda Meir au mur : manifestement, le patron est de gauche, c’est un pro travailliste… J’ai une faim de loup : je savoure, je suis fin rassasié. Rowyna ne mange pas et se contente d’un coca. Une télé suspendue diffuse un match de foot : du coup, tout le monde a les yeux au plafond. Je me sens incroyablement bien dans ma peau. Ce fut un petit dîner, mais ce fut bien.

On décide de marcher en direction de la plage pour digérer. Il fait carrément froid maintenant, et plus on approche de la mer, plus je ressens la fraîcheur. Rowyna me propose de prendre un verre dans un des nombreux bars de la plage, sur le sable… Elle me raconte sa vie et je lui raconte la mienne. J’apprends qu’elle vit à Istanbul et qu’elle est prof d’anglais. Au bout de quelques bières on est bien allumés. Je suis en vacances au Moyen-Orient, à Tel-Aviv, sur la plage, au mois de janvier, à boire des bières avec une Australo malaisienne qui vit à Istanbul et c’est cool.

Vers 23h, on décide de rentrer à l’hôtel. Nous sommes à une centaine de mètres du Gordon quand elle m’annonce qu’elle partira très tôt le lendemain matin pour Eilat, retrouver son ami. “ Pas de problème ” dis-je la gorge nouée. Je lui promets de lui dire au revoir avant qu’elle ne parte.

Je rentre dans le dortoir ou quelqu’un dort et ronfle comme un diesel encrassé : c’est le risque à chaque fois dans les auberges de jeunesse. Je me couche avec mes bouchons anti-bruit, un petit accessoire à ne jamais oublier en voyage. La nuit sera agitée et glaciale, le ronfleur plus fort que mes bouchons, sans parler des klaxons et sirènes en tous genres qui hurlent une bonne partie de la nuit. Génial… Enfin, je finis par m’endormir. Au réveil, le ronfleur a disparu avec toutes ses affaires : tant mieux.

 

Didier Kalionian  - Le Blog Imaginaire (C) 2001 - 2019

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